Quelle eau donner à mon cheval ?
Évidemment, quel animal pourrait se passer d'eau ? Mais il ne suffit pas de mettre de l'eau à disposition de nos chevaux pour que ces derniers soient en bonne santé. Elle doit être claire, disponible à volonté et de qualité (au niveau physique, chimique, bactériologique…). Petite plongée dans un abreuvoir…
Un cheval a besoin de boire jusqu'à 70 litres d'eau par jour !
Comme un humain, un cheval est composé d'environ 60 % d'eau, ce qui pour un équidé de taille moyenne de 500 kg, représente tout de même 300 litres d'eau ! Pas mal…
L'eau demeure le nutriment le plus important : elle est nécessaire à tout un tas de processus physiologiques : digestion, élimination, régulation thermique, lubrification des articulations… et même à l’ouïe et à la vue…
Le cheval perd de l'eau notamment via les urines, les fèces, la respiration et la transpiration.
Pour compenser ces pertes hydriques, il doit boire en moyenne entre 20 et 70 litres d'eau par jour. Si la moyenne se situe autour de 30 litres pour un cheval de selle à l'entretien, la consommation peut donc varier énormément suivant plusieurs facteurs :
- La teneur en eau des aliments. S'il broute beaucoup d'herbe, qui contient 85 % d'eau, il boira moins que s'il consomme du foin qui n'en contient que de 11 à 15 %.
- Son état physiologique : une jument pleine ou en lactation a besoin davantage d'eau qu'un cheval à l'entretien.
- Son activité physique : un cheval entraîné régulièrement, à qui le cavalier demande des efforts longs ou puissants, a évidemment un besoin accru en eau, pour compenser une plus importante sudation mais aussi pour participer à l'utilisation des substrats énergétiques par les muscles et à la thermorégulation.
- Les conditions météorologiques : quand il fait chaud, le cheval transpire plus ; quand l'air est humide, cela entrave la dissipation de la transpiration et la thermorégulation. Quand il fait froid, il transpire moins mais il mange davantage d'éléments secs (foin, paille). De plus, il peut avoir une sensation de soif diminuée et donc consommer moins d'eau, surtout si elle est froide. De plus, si l'abreuvoir est gelé, il y aura moins accès (parfois uniquement en journée quand elle aura dégelé…).
- Certaines maladies, comme la maladie de Cushing, peuvent aussi entraîner une consommation plus importante d'eau.
Quelle eau donner à mon cheval ?
Il paraît très difficile pour nous humains, de connaître quotidiennement les besoins de nos chevaux. Il est donc capital qu'ils aient accès à volonté à de l'eau pure et de qualité.
Les eaux stagnantes (dans les mares mais aussi dans des abreuvoirs peu nettoyés) peuvent être polluées par des bactéries issues des matières organiques en décomposition ou des contaminants qui s'y développent (algues). De plus, les abords souvent boueux des abreuvoirs l'hiver peuvent attirer d'autres animaux comme les rongeurs qui sont des réservoirs de la leptospirose. Les rivières, elles, peuvent être polluées par des substances chimiques ou organiques.
Beaucoup de propriétaires récupèrent l'eau de pluie. C'est une eau non minéralisée. Sa qualité dépend des substances véhiculées lors de son ruissellement sur les toitures (amiante, plomb, poussières, crottes d'oiseaux… attention aussi aux glands qui pourraient par exemple tomber dans les gouttières et charger l'eau en tanin). Quant à l'eau récupérée dans un puits, un forage, un captage… il est fortement recommandé de la faire analyser afin de vérifier l'absence de taux importants d'éléments toxiques. Il semble donc important de se pencher sur la qualité de l'eau que vous proposez à vos chevaux.
Comment favoriser l'hydratation de mon cheval ?
Veillez à nettoyer régulièrement les abreuvoirs (et encore plus en été car la chaleur participe au développement des algues), et même quotidiennement, enlevez le foin, la paille, les feuilles qui seraient tombés dedans. Si vous avez des abreuvoirs automatiques reliés à l'eau courante, assurez-vous chaque jour qu'ils fonctionnent !
L'hiver, placez un morceau de bois dans votre abreuvoir pour éviter que l'eau gèle. Si c'est le cas, cassez la glace plusieurs fois dans la journée. Si vous le pouvez, proposez de l'eau moins glacée à vos chevaux car ils risquent de s'empêcher de boire suffisamment s'ils la trouvent trop froide. De même, observez-les car si l'eau a un « mauvais » goût pour eux, ils peuvent la bouder. Cela arrive notamment lorsque vous déplacez vos chevaux pour un concours, une course, une randonnée : l'eau n'a pas le même goût et ils n'en veulent pas. Ajoutez un goût sucré à l'eau avec du sirop, de la compote, du jus de pomme…
Attention à ne pas laisser boire trop d'eau d'un coup à un cheval juste après un effort, laissez-le prendre quelques gorgées, reproposez-lui quelques gorgées quelques minutes après et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il n'ait plus soif. Ainsi, son corps redescend tranquillement en température et il s'hydrate correctement sans entraîner de risque de coliques.
Comment savoir si mon cheval est déshydraté ?
Le plus simple et accessible à tous est le pli de peau, en effet la souplesse de la peau se réduit lors de la déshydratation. Pincez la peau en tournant légèrement au milieu de l’encolure ou à l'avant de l'épaule et regardez combien de temps elle met quand vous lâchez pour revenir à la normale : elle doit mettre moins de deux secondes. Si cela prend deux ou trois secondes, le cheval souffre de déshydratation légère, au-delà de 4 secondes, c'est plus grave. Agissez rapidement.
Un cheval qui arrête de boire totalement doit vous alerter immédiatement. Appelez le vétérinaire !
L'importance des électrolytes dans l'hydratation des chevaux
Lorsqu'un cheval transpire, il perd du sodium, du potassium, du magnésium. Ces ions sont appelés électrolytes et sont indispensables au bon fonctionnement de l'organisme. S'il transpire beaucoup et boit de l'eau sans électrolyte, la concentration en ions diminue dans les cellules et donc le corps n'envoie plus la sensation de soif pour ne pas déséquilibrer encore plus la balance en ions. Conséquence : le cheval ne boit pas et peut se déshydrater. Il existe donc des électrolytes sous forme de poudre, de liquide, de pâte à donner pour recharger le corps en ions. Cela s'utilise surtout en cas de forte transpiration et dans certains cas exceptionnels : un transport par forte chaleur, une épreuve sportive intense… Au quotidien, il serait dangereux d'en donner : la concentration en ions serait excessive et nocive. L'eau de qualité permet, lors de conditions normales, un bon équilibre entre eau et ions dans le corps.
N'oubliez pas d'être à l'écoute de votre cheval : observez-le, quotidiennement et soyez alerte au moindre changement de comportement !









